Alien Sex Fiend is Zombified

22 01 2007

Je me suis rendu à la Locomotive ce dimanche 21 janvier pour voir le concert d’Alien Sex Fiend.

Un concert d’Alien Sex Fiend, c’est un peu l’Arlésienne : son annonce est immanquablement suivie plus ou moins rapidement par son annulation.

Or, cette année, point d’annulation ne vint. L’amateur pouvait donc difficilement se passer d’assister à un tel évènement.

Et pourtant, il eut été bien inspiré.

Première fausse note : le concert commence à 23h. Il y a toujours ce danger à la Loco : le concert commence tard et les misérables piétons doivent quitter les lieux avant la fin pour pouvoir prendre le métro. Bon, en même temps ce genre de concert dépasse rarement l’heure et demie donc on devrait être dans les temps…

La scène est assez bien décorée, de lambeaux de tissu, de bustes de mannequins décrépis et d’une poubelle dont Nik Fiend lancera plus tard le contenu (des crânes et des tibias) à la foule.

Le groupe arrive, premier morceau. Nik Fiend tient un recueil dont il déclâme le contenu. Il a la tête abîmée qu’on lui connaît et adopte la démarche lasse et incertaine que confère l’emprise de l’alcool ou d’autres substances.

Au second morceau, on n’est plus très sur que son attitude soit seulement un jeu de scène. Il débite ses paroles avec indifférence, trop souvent dos au public et semble surtout concerné par son verre et sa cigarette. Il parvient à rendre neurasthénique un morceaux au rythme effréné.

Plus tard, Nik Fiend parvient à s’animer et à s’impliquer dans le spectacle quelque peu. Mais on est assez loin du “show dantesque” auguré ici ou (ou, plus certainement, dans le dossier de presse).

Et voilà. Succession de prestations rendues interminables par leur carence en énergie. Je pars un peu avant la fin (souvenez vous, le métro) sans regrêts. Et me dis que s’ils avaient une fois de plus annulé, le mythe serait au moins resté entier.




J’ai lu : “Les Enfants Du Diable” par Jean-Pierre Petit

20 01 2007

Je viens de lire l’essai scientifique “Les Enfants Du Diable” par Jean-Pierre Petit. Ce livre est téléchargeable gratuitement au format PDF.

L’auteur, chercheur au CNRS, visite au milieu des années 70, deux laboratoires américains. Ces labos entreprennent des expériences inédites (du moins en France) en rapport avec la fusion nucléaire, dont l’un des objectifs à peine masqué est d’enrichir l’arsenal militaire.

Cette découverte entraine l’auteur dans une série de digressions où il nou conte l’histoire de l’arme thermonucléaire, depuis les premiers atomistes jusqu’au projet “Guerre des étoiles” des années Reagan. Le récit, riche en anecdotes est à la fois prenant, instructif et effrayant : on y découvre que la communauté scientifique des années 30-40 tenta de “tuer dans l’oeuf” l’arme atomique. Elle y parvint avec les nazis, qui crurent que la fission ne pouvait avoir d’applications militaires. Mais avec le projet Manhattan, qui aboutit à la première bombe atomique américaine, la science vendit finalement son âme au “diable”, le complexe militaro-industriel.

Bien sur, JP Petit est une personnalité sujette à controverse du milieu scientifique et ufologique. Cet ouvrage ne s’inscrit pas (trop) dans le thème des la “théories du complot” qui reviennent régulièrement dans les propos de JP Petit. Pas d’allusions non plus aux Ummites, ce qui fait des “Enfants du Diable” un livre au propos certes engagé mais surtout didactique.

Pour ce qui est du style, je l’ai dit, le livre est riche en anecdotes. Au point que l’auteur fait allusion à certaines plusieurs fois, en reprenant quasiment les mêmes phrases. La version PDF contient également une quantité importante de fautes que le lecteur indulgent attribuera à l’OCR (je doute que tant de fautes puissent arriver jusqu’à l’imprimerie).

Bref, si vous êtes intéressés par l’histoire des sciences, je vous invite à lire les “Enfants du Diable”




Maîtresse Marie-Ségolène punit Arnaud Montebourg

18 01 2007

Souvenez-vous, c’était il y a un bientôt un an. Arnaud Montebourg appelait les politiques à boycotter tous ces talk-shows “people”, les Ardisson, les Fogiel, les Ruquier… Ces émissions dégradantes où le politique se rabaisse à raconter des blagues-à-Toto avec l’espoir vain de faire frémir sa cote de popularité.

Et de venir chialer sur le plateau d’Arrêts sur Images, d’y dénoncer “toute une génération politique, qui s’est vendue à la télé”, de faire son mea culpa car lui aussi s’était vendu mais on ne l’y reprendrait plus, ah, ça non, ma brave dame !

Mais la tentation était trop forte. Et hier, Arnaud pêcha. Il se rendit au Grand Journal de Canal +, on lui demanda quel était le principal défaut de Ségolène et il répondit :

Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut, son compagnon.

Ni une ni deux, maîtresse Marie-Ségolène sévit. Maîtresse Marie-Ségolène ne tolère pas l’impertinence. Tends tes mains pour reçevoir les coups de férule ! Maîtresse Marie-Ségolène te prive de porte-parolisme pour un mois ! (avec en prime un petit encadrement militaire pour t’apprendre le respect).

Comme quoi Arnaud avait raison : la politique spectacle ridiculise le politique plutôt qu’elle ne le sert !

Un point positif quand même, pendant qu’elle est occupée à se défendre de toutes ces calomnies, Ségo n’est pas obligée de prendre des positions politiques (y compris sanctionner Georges Frêche dont les dérapages sont quand même bien plus conséquents). C’est toujours ça de gagné.




Chuck Taylor’s Superman

10 01 2007

Comme le signalent mes camarades d’Arkham Comics, All Star Superman #6, sorti la semaine dernière est un très bon comics. Les dessins sont superbes, les couleurs magnifiques et l’histoire émouvante.

Je ne suis pas un grand amateur de Superman, pourtant cette série m’a séduit par la qualité de ses histoires, de ses dessins et surtout par sa facilité d’accès. En effet, cette série est uniquement composée d’histoires courtes et ne s’inscrit pas dans la continuité des autres titres Superman. Ainsi, il suffit de connaitre les personnages classiques des aventures de l’homme d’acier pour pouvoir profiter de ce comics. Et c’est vraiment une aubaine car le duo de créateurs Grant Morrison / Frank Quitely fonctionne (comme souvent) à merveille.

Bon, il faut avouer qu’All Star Superman pêche par ses dates de sortie anarchiques. Mais comme chaque histoire est indépendante, on le lui pardonne volontiers : il reste la cerise surprise sur le gâteau de news !

All Star Superman #6



Si Sarkozy n’était pas là vous seriez tous en Socialie

10 01 2007

Samedi dernier, j’étais impatient de voir Kim wilde et Jimmy Sommerville chanter des vieilleries (et pas en playback, s’il vous plait) dans une émission 80s sur France 2.
Malheureusement pour mes oreilles, les 80s furent aussi une période de gloire pour Michel Sardou. C’est pourquoi le troubadour réactionnaire vint lui-aussi pousser la chansonnette et même nous gratifier d’un inédit.

J’en profitai pour ironiser un peu : “Viens voir, c’est la nouvelle chanson de Sardou à la gloire de l’UMP !” Mais je cessai rapidement de rire quand je me rendis compte qu’effectivement, les paroles avaient été écrites par Sarkozy ! Je vous livre mes thèmes de campagne passages préférés :

  • La France, tu l’aimes ou tu la quittes !
Parlons aussi fraternité
D’où que tu viennes, bienvenue chez moi.
En sachant qu’il faut respecter
Ceux qui sont venus longtemps avant toi.
  • Flexibilité, les chômeurs c’est des feignasses de profiteurs :

Dire aux hommes qui se sont échoués
Qu’on peut refaire sa vie plusieurs fois
Sans un mot tout recommencer
Se prendre en charge, et pas charger l’État.

  • Mort à “l’enfant-roi post-soixante-huitard”, méritocratie, travailler plus pour gagner plus :

Dire aux enfants qu’on va changer
L’éducation qu’ils ont, par celle qu’ils n’ont pas.
Ajouter qu’il faut travailler
Riche et célèbre,
c’est comme un chèque en bois.
[amusant venant de Sardou !]

  • Spéciale dédicace au Medef : et si on allégeait le code du travail ?

Parlons enfin des droits acquis
Alors que tout, tout passe ici bas.
Il faudra bien qu’on en oublie
Sous peine de n’plus jamais avoir de droits.

Finalement, ce qui m’attrista le plus fut d’entendre le public applaudir comme un seul homme à la fin de ce ramassis de propagande…




Berner les Français avec leurs mots à eux

9 01 2007

Je ne souhaitais pas parler de politique ici mais finalement c’est trop tentant. Et puis mon précédent billet sur la gestuelle de Ségolène fait du hit…

On est tous d’accord, le Français déteste tous ces technocrates et leur vocabulaire élitiste et abstrus. C’est pourquoi Ségolène décida d’utiliser un vocabulaire compréhensible par les Français. De leur parler avec leurs mots à eux. Ainsi ne dit-elle pas “pouvoir d’achat” mais “vie chère”.
Le technocrate avisé n’aura pas manqué de remarquer que ces deux locutions ne sont pas vraiment interchangeables. Elles entretiennent plutôt une relation de cause à effet : la chèreté (chéritude ?) de la vie peut avoir pour conséquence la diminution de mon pouvoir d’achat.

Mais qu’importe, les Français-experts-de-leur-quotidien comprennent (la vie chère, c’est le quotidien des Français, hein ?) et c’est pas là que je voulais en venir.

Donc soucieuse d’être clair auprès des Français, Ségo, en visite en Chine, les gratifia Samedi d’une nouvelle ségollerie :

“Comme le disent les Chinois, qui n’est pas venu sur la Grande muraille n’est pas un brave. Qui va sur la Grande muraille conquiert la… bravitude”

L’anectode pourrait juste prêter à rire mais voilà que notre amie en tailleur blanc remet le couvert Dimanche. Les “droits de l’Homme”, semble-t-il, provoquent des crises d’urticaires aux dirigents chinois. Peu lui chaut ! Pour pouvoir leur parler des choses qui fâchent tout en restant courtois, Ségo entend plutôt aborder le concept, plus vaste, de
“droits de l’humain”.

C’est vrai que c’est pas pareil. Les Français le savent bien : dans les humains, il y a les hommes ET les femmes, du coup c’est tout de suite deux fois plus vaste !

Comment ? “Homme” avec un grand H ça veut déjà dire les hommes ET les femmes ?

Comment ? En anglais, “droits de l’Homme” se dit “human rights” ?

Comment ? Mon petit doigt me dit qu’en chinois c’est pareil ?
Est-ce que Ségo tenterait donc de masquer aux Français la banalité de son propos par des formules excentriques ?

On sent les Français vigilants prêts à régurgiter toutes ces couleuvres. Heureusement M. Jack Coup de Lang, à l’affût, éclaire notre lanterne :

“[Ségo] établit un lien très étroit entre les droits sociaux, les droits de la personne les droits de l’environnement, et je crois que c’est une vision originale et forte du respect des droits humains” [mais encore ?]

Puis, décidément généreux en tartuferies :

“Le mot [bravitude] est beau, il exprime la plénitude d’un sentiment de bravoure”.

Les Français vigilants sont rassurés, ils peuvent se rendormir. Dévigiler, en quelques sortes.




Didier Super revient polluer le Bataclan

6 01 2007

Affiche Didier Super au Bataclan le 26 Avril

Dans le métro parisien, les publicités recèlent parfois des nouvelles intéressantes. Par exemple, le prochain concert de Didier Super au Bataclan le 26 Avril 2007. Bien entendu Didier Super ne passe pas qu’à Paris, il “honore” de son humour iconoclaste et grinçant les petites comme les grandes villes. On pourrait presque dire que sa tournée ne s’arrête jamais.

J’ai vu Didier Super en concert l’an dernier. C’est un spectacle qu’aucun amateur ne doit manquer ! Tout est fait pour surprendre le spectateur. Musicalement, les chansons n’ont rien à voir avec l’album : accompagné d’un batteur et d’un bassiste, Didier joue tantôt en acoustique, tantôt en version musclée (il faut dire qu’il officie également dans le groupe punk débile Zeu Discomobile). Les paroles ? Ben il les change pour pas que le public chante, parce que faut laisser les professionnels faire leur boulot, nom de dieu. Tout est sujet à des digressions où Didier se moque sans retenue du spectateur comme de lui même et des incohérences de notre société.

Sans trop dévoiler le déroulement du spectacle, voilà quelques photos (floues) qui montrent que Didier Super joue volontiers avec le public.

Didier Super chante pourles enfants

Didier dans le public (la scène est tout à droite)

slamming-Didier

Didier slamme

le public au pouvoir

Le public envahit la scène

Un concert qui a des allures de one-man show et où on rit à gorge déployée, c’est un évènement que je recommande le plus vivement !